Le collectif des associations des jeunes du pays Dogon, s'est exprimé conformément à son programme d'activité, chaque mois un point de presse, qui consiste à faire l'état des lieux sur la situation sécuritaire au centre du pays, plus précisément dans les régions du pays Dogon. C'est dans cette optique qu'il a tenue un point de presse le mardi 28 février 2023 dans son siège à Kalaban coura.

Bien que les forces de défense et de sécurité du Mali ont été dotées de plusieurs équipements militaires, certaines localités au centre du pays sont victimes des récurrentes attaques terroristes notamment dans la région de Douentza, Bandiagara. La plus choquante est celle du village de Kani Bonzon, le premier village dans l'histoire des Dogon après leur départ du mandé de Soundiata Keita.

Le secrétaire général du collectif Boukarye Teme a d'abord fait le point de la situation sécuritaire qui se détériore de jour en jour.

Dans son exposé, il a déclaré qu'à la date du 23 février, le village et chef lieux d'arrondissement Kani Bonzon, cercle de Bankass, Région de Bandiagara a été attaqué, causant au passage une désolation totale. Le bilan de l'attaque a été selon lui de « 12 personnes tueés, 5 blessés, des dégâts matériels, certains ont été brûlés et du bétail emporté ». Comme si cela ne suffisait pas, le samedi 25 février, le village de Tabagolo dans la Commune de Doucoumbo, toujours dans le même cercle a subi une attaque terroriste qui a causé deux (2) morts, dont un imam et un enfant de 7 ans égorgé.

Dans le cercle de Douentza, selon Boukary Teme, dans le même mois, « six (6) personnes ont été tuées, dont un bébé, tous victimes d'un engin explosif improvisé (EEI) entre Banaye et Mondoro.»

Aussi,, le 6 février dernier, « un villageois du village de Mougui a été enlevé et tué à 9 km de Somadougou, entre Perou et Degou, suite à l'explosion également  d'un engin explosif improvisé (EEI). une personne a perdu la vie et une autre a été blessé », a-t-il ajouté.

Toujours dans le même mois, l'école de Datené aurait été totalement brûlée.

« A Douentza, Mondoro reste sous l'embargo et depuis 5 mois la population n'arrive pas à se ravitailler. Le village de Bodio à 15 km de Bandiagara, reste également sous un embargo», a-t-il ajouté. A cet effet, ils interpellent fortement les autorités Afin que ces derniers trouvent une solution définitive à ces séries d'attaques et qu'ils deploient  des moyens pour soulager les populations en situation d'extrême urgence. 

Évoquant le cas des déplacés internes, le secrétaire du collectif a précisé que 26 236 déplacés dont 2/3 se trouvent dans la commune de koro,  trois (3)autres villages de la commune se sont déplacés et se trouvent actuellement dans la commune de Yoro.

Plus de 493 écoles seraient fermées à travers le Pays Dogon.

Après plusieurs années d'interruption des activités agricoles dans ces localités, le secrétaire général Teme affirme qu'une situation d'insécurité alimentaire plane sur le pays Dogon. Ainsi, pour eux, une assistance humanitaire s'impose.

« Une action de solidarité doit être opérationnalisée dans la constance au Pays Dogon afin d' éviter le pire en termes d'insécurité alimentaire ».

Le collectif CAJPD, a demandé à l'État de prendre toutes les dispositions pour la sécurisation des personnes et leurs biens.

Hamadoun Alphagalo