Ce jeudi 25 mai 2023, les agents de la Société d’eau et d’énergie du Gabon se sont retrouvés en assemblée générale extraordinaire pour dénoncer plusieurs points qui gangrènent leur entreprise. Parmi ceux-ci, la nomination des « Gabonais naturalisés » au détriment des Gabonais de souche.

Par l’effervescence actuelle du climat social, on peut répondre par l’affirmative. En effet, à la veille d’une élection présidentielle, on est censé assister à un climat plutôt apaisé. Le gouvernement devrait en principe mettre tout en œuvre pour séduire les potentiels électeurs. Les décisions prises en cette période devraient avoir pour objectif de favoriser une probable réélection du camp au pouvoir. Une trêve sociale, par exemple, pourrait permettre des élections apaisées.

Sauf que depuis quelques mois, l’on assiste plutôt à une série de grognes sociales. Aucune politique concrète n’est mise en place pour réduire le chômage des jeunes. La situation des retraités reste toujours aléatoire, rien qu’à observer les différentes sorties de l’Association nationale des retraités du Gabon (Anareg) et bien d’autres. À cela s’ajoute le déficit infrastructurel, notamment sur le secteur routier.

Il en va de même pour les nominations impopulaires de plusieurs expatriés à des postes sensibles et prestigieux au Gabon. Si celle de Maixent Accrombessi, au poste de Directeur de cabinet du président de la République, qui avait fait couler encre et salive, lors du premier mandat d’Ali, est encore vivace dans la mémoire collective, celle d’Ousmane Cissé à la tête de la SEEG semble vouée à l’échec. Au cours de l’assemblée générale du 25 mai 2023, les employés de cette société nationale ont réclamé la démission de leur nouveau directeur général. 

A la vue de tous ces accrocs, il y a lieu de penser que ces décisions impopulaires pourraient participer plus à un revers électoral, pour Ali Bongo, qu’à une éventuelle réélection, sans heurts, de celui-ci à la tête du pays.

Vichanie Mamboundou