Gabon : Harcelé par le pouvoir de Libreville, Jean-Pierre Lemboumba Lepandou privé de passeport !

Par Brandy MAMBOUNDOU / 12 oct 2021 / 0 commentaire(s)
JPLL, harcelé par le pouvoir de Libreville.

Exilé en France depuis la dernière présidentielle de 2016 où il est demeuré l’un des soutiens de Jean Ping, après avoir été le conseiller « non consulté » d’Ali Bongo Ondimba lors de son premier septennat, n’a toujours pas ce document dont il a demandé le renouvellement depuis plusieurs mois. Etabli par la DGDI, son passeport serait entre les mains du président de la République, chef de l’Etat à Libreville auprès de qui il lui est demandé de le récupérer. Incroyable !

Jean-Pierre Lemboumba Lepandou, ce haut dignitaire du Gabon, autrefois ministre des Finances sous Omar Bongo et son directeur de cabinet, avant de devenir coordinateur des Affaires présidentielles, après leur brouille suite à la tentative d’assassinat dont il a été victime en 1992, vit en exil depuis la dernière présidentielle de 2016.

Après avoir été le conseiller d’Ali Bongo durant son premier septennat, et complètement dépité par sa gouvernance catastrophique du pays, Jean-Pierre Lemboumba Lepandou lui a tourné le dos avant de devenir l’un des soutiens indéfectibles de Jean Ping. Au mois d’août dernier, un incendie d’une rare violence a consumé sa villa d’Okondja, alors que Barro Chambrier – le président du RPM - était en tournée, en ce moment-là, dans la Sébé-Brikolo.

Comme si ce traumatisme-là ne suffisait pas, Jean-Pierre Lemboumba Lepandou est privé de passeport. Pourtant, il en a fait la demande normalement, tout en s’acquittant de tous les frais y afférents. Seulement voilà, selon nos informations, après une période anormalement longue d’attente, d’entourloupettes en entourloupettes, il aurait été dit très clairement à JPLL de « récupérer son passeport auprès du président de la République, son excellence Ali Bongo Ondimba ». Autrement dit le passeport a été bel et bien établi par les services du colonel Bernard Gnamankala de la direction générale de la Documentation et de l’immigration (DGDI), mais sa récupération ne peut se faire exclusivement qu’auprès du chef de l’Etat au Gabon. Détail important, le potentiel propriétaire de ce passeport vit en France.

Un droit fondamental

Au regard d’une telle situation invraisemblable, plusieurs constats s’imposent : Jean-Pierre Lemboumba Lepandou n’a plus de passeport valide, donc ne peut être accepté sur aucune compagnie aérienne pour se rendre au Gabon. Lui demander de le faire révèle de l’impossible. Il s’agit donc d’une manière de lui refuser d’avoir accès à un droit fondamental : la liberté d’aller et venir, d’une part. Même si Liliane Bulabula était mise à contribution pour établir à l’intéressé un soit- transmis pour lui permettre de voyager, elle ne peut le faire sans l’avis de sa hiérarchie à Libreville. D’autre part, en demandant à JPLL de retirer son passeport auprès de celui dont le devoir est de « protéger tous les Gabonais », l’entourage d’Ali Bongo abaisse la fonction présidentielle, puisqu’il n’appartient pas au président de la République de délivrer les passeports. Fatalement l’entourage d’Ali Bongo construit indubitablement la haine sur le chef de l’Etat comme si, n’ayons pas peur des mots, en lui assignant ce genre de rôle, ses pseudo-soutiens voulaient accentuer la détestation contre le président de la République, détestation déjà grandissante dans l’opinion.

Aussi, peu importe l’angle d’observation, le cas de JPLL devrait interpeller notre conscience collective. Quelle que soit la faute commise par lui, si faute il y a, personne, en commençant par Ali Bongo lui-même, ne peut se réjouir de cette situation. Elle est loin, alors-là très loin d’honorer la fonction présidentielle et la personne même qui l’incarne. Elle démontre, si besoin était, que notre pays à tous est dépourvu d’une administration républicaine. Ce qui laisse libre cours à l’arbitraire et autres actes déviants nuisibles au vivre-ensemble. Pis, objectivement, cet acte posé contre un vieux de 80 ans est une conspiration contre Ali Bongo, lui-même. Car, en quoi la rétention du passeport d’un citoyen – ce qui est atteinte à ses origines d’être humain – peut-elle être un acte noble attribué à un chef de l’Etat ?

Au reste, une semaine avant son départ de la présidence de la République, le coordinateur général des Affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin s’est vu attribuer par décret du 06 décembre 2021 un passeport diplomatique. Publiée dans le Journal officiel du 13 septembre 2021, la mesure précisait que « le coordinateur général de la présidence, ainsi que les anciens titulaires du poste, a le droit de posséder un passeport diplomatique ». Autrement dit, Jean-Pierre Lemboumba Lepandou, premier occupant de cette fonction au Gabon, a droit, lui-aussi, au passeport diplomatique. Ce qui n’est pas le cas.

(Affaire à suivre !)

Nicolas NDONG ESSONO

Article du 12 octobre 2021 - 3:13pm
Article vu "en cours dév"

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