Le président américain, Joe Biden a reçu en grande pompe les dirigeants africains, bien ou mal élus, dans le cadre de cette rencontre au sommet ouverte mardi dernier et qui prend fin ce vendredi.

Une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que des leaders de la société civile participent au sommet Etats-Unis/Afrique, ouvert ce 13 décembre. La sécurité, l’économie, la diplomatie et l’environnement sont au cœur de cette grande messe qui fait de Washington une super-capitale africaine.

A travers ce sommet, sous l’administration de Joe Biden, Washington manifeste son intérêt sur le continent africain. Ce qui n’était pas le cas pour l’administration Trump, le 45ème président américain, qui avait ignoré sinon zappé l’initiative engagée en 2014 par son prédécesseur, Barack Obama. Celui-ci avait organisé en 2014, le tout premier sommet Etats-Unis / Afrique. Huit ans après, Joe Biden a donc tenu le pari.

PAIX ET SECURITE

Quelques jours avant le sommet, le président américain a déjà annoncé qu’il soutient l’idée d’attribuer un siège à l’Afrique au sein du G20, le groupe rassemblant dix-neuf nations sont les économies les plus avancées ainsi que l'Union européenne. Le siège serait attribué à l’Union africaine (UA), l’organisation représentant le continent africain.

Washington est par ailleurs disposé à intensifier ses efforts pour relever le défi de la sécurité en Afrique de l’Ouest et au Sahel. La semaine dernière, la secrétaire américaine adjointe pour les Affaires africaines, Molly Phee, a réitéré l’engagement de son pays à relever les défis sécuritaires en Afrique de l’Ouest et au Sahel, en proie au terrorisme.

Après l'échec de l'opération « restor hop » en Somalie, dans les années 90, Washington n'a plus quasiment bombé les muscles sur le continent noir. Le pays de l'Oncle Sam est plutôt discret sur le terrain sécuritaire en Afrique, tandis que la Russie, son ennemi juré, augmente son influence sinon sa présence. Même si Moscou nie la présence de ses soldats sur le terrain africain, la présence de Wagner en Centrafrique et au Mali n'est pas anecdotique.

ECONOMIE

Jeudi, le Secrétaire d’Etat américain, Antony J. Blinken a organisé un Forum des affaires États-Unis/Afrique qui a regroupé les patrons de plus de 300 entreprises privées américaines et africaines. Les investissements dans des secteurs critiques, notamment la santé, les infrastructures, l'énergie, l'agroalimentaire et le numérique étaient à l’ordre du jour de cette rencontre. « Les États-Unis et les pays africains ont le potentiel pour construire l'un des partenariats économiques les plus réussis du 21e siècle », a notamment déclaré M. Blinken lors de sa prise de parole à l’occasion de cette rencontre.

Le chef de la diplomatie américaine a vanté, à cette occasion, les exemples de coopérations économiques américaines qui ont du succès en Afrique. C’est le cas de Pfizer, une autre grande entreprise américaine qui collabore avec la société de biotechnologie allemande BioNTech pour fabriquer le vaccin Covid-19 en Afrique du Sud. Ce vaccin sera produit par The Biovac Institute, une société biopharmaceutique sud-africaine. Biovac aura bientôt la capacité de produire plus de 100 millions de vaccins COVID-19 par an dans son usine du Cap.

Les patrons africains présents à ce forum ont, pour leur part, insisté sur une révision des conditions de l’AGOA, mis en place en 2000 et qui arrive à échéance en 2025. Grâce à ce mécanisme mis en place par l’ancien président américain Bill Clinton, 1 800 produits africains peuvent bénéficier de réductions de taxes à l'importation en Amérique. « Nous avons écouté et nous avons entendu des idées fortes et claires pour mieux utiliser l'AGOA. Et nous sommes impatients de travailler avec vous pour nous assurer que nous maximisons son plein potentiel à l'avenir », a répondu Antony J. Blinken.

Le discours de clôture du sommet que prononcera ce vendredi le président américain, Joe Biden, sera très scruté. Les Africains attendent des engagements forts de Washington sur le défi sécuritaire et des initiatives concrètes en faveur du développement du continent noir.

Collaboration particulière de Yves Laurent Goma, envoyé spécial à Washington