Il faut bien souligner un fait : entre la classe dirigeante et les Gabonais, un ressort s’est forcément brisé. Tant et si bien que la parole publique a perdu de sa valeur. Le citoyen lambda remettant en cause ce que les ministres disent. Pourquoi ? Parce que, par le passé, les gouvernements successifs n’ont pas rassuré les Gabonais. Bien au contraire, un rapport de méfiance s’est insidieusement installé entre les deux parties.

Et pourtant, à l’heure de la pandémie du Covid 19, les Gabonais devraient, pour une rare fois, vaincre leurs scepticisme. Notre rédaction, dont l’un des membres a été atteint de cette maladie, peut témoigner de ce qu’il a vu. Albert Londres (journaliste français mort le 16 mai 1932 dans le golfe d';Aden) ne disait-il pas que pour mieux rendre compte, un journaliste doit avoir subi les faits ?

A la vérité, même si un mort, dans notre pays, est un mort de trop, les moins de 100 décès enregistrés depuis plus d’un an d’existence de cette pandémie sont tout sauf le fruit d’un hasard. Si au Laboratoire Gahouma, lieu des tests du Covid-19, le médecin vous remet les résultats sans aucune préparation psychologique – comme si c’était un jeu –, la suite du parcours est bien coordonnée. Dès que vous êtes testé positif, vos résultats vous sont remis dans une enveloppe avec derrière le numéro de l’incontournable Nelly. C’est elle qui coordonne le CTA au stade de l’amitié.

Une fois sur place, en dehors de la longue attente, chacun est à sa place : les infirmiers prennent les paramètres, entre autres, la tension, le poids et la température ; la psychologue vous conditionne à croire en vos capacités de guérison et le médecin vous explique les contours de la maladie, la posologie des médicaments à avaler avant de vous tendre, à la fois, votre ordonne et les médicaments. « Notre protocole thérapeutique, dit fièrement l’un des médecins, fonctionne très bien. Vous allez voir, au bout de dix jours, si vous avez bien pris vos médicaments, vous serez guéri. »

Effectivement, si beaucoup de Gabonais doutent encore de l’existence de cette maladie et surtout du nombre de personnes guéries, ils ont tort. La combinaison de : azythromycine 250 Mg, sulfate d’hydroxycloaque, CAC 1000 et Zin fonctionne merveilleusement bien. Ce qui expliquerait très probablement le nombre deguérisons au lundi 8 février 2021 : sur 11 836 cas positifs, il faut compter 11 038 guéris.

Pour éviter l’hécatombe, le confinement du « Grand Libreville » a été remis au goût du jour. Pour tout dire, la Covid 19 est un danger bien réel…

Elzo MVOULA