Déchéance de la Haute autorité de la communication : Et si on supprimait « ce truc » !

Par Brandy MAMBOUNDOU / 05 déc 2021 / 0 commentaire(s)
La HAC face à ses propres démons.

A l’image d’un cycliste victime d’un faux départ, cette structure devenue administrative après le règne de l’institution CNC, connaît des problèmes à tous les niveaux. Comme si elle était victime de forces occultes et invisibles qui souhaitent sa suppression, elle navigue désormais en eaux troubles.

Nous sommes le 26 novembre dernier. Ce jour-là, ahuris devant leurs postes de télévision, les Gabonais découvrent les membres de la Haute autorité de la communication (HAC) en mode pleurnicherie au sortir d’une audience avec le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda. « Depuis 2018, explique Jean François Mouwaka Ngonga, leur Porte-parole, date à laquelle nous avons pris les fonctions, nous traversons des situations difficiles, situations budgétaires, de fonctionnement, d’équipement et de gouvernance ». Tout est dit ou presque.

Pour sûr, cette situation invraisemblable dépasse l’entendement mais, dévoile par contre les limites de la conception des structures étatiques destinées à rendre notre société meilleure. Hélas, dans les faits, elles sont au service de la dictature en place. Du coup, on est tenté de croire que les forces invisibles, du fait de leur partialité, les rendraient inopérantes. C’est le cas de la HAC, connue pour être le bourreau des médias au Gabon.

Selon nos informations, cette entité administrative serait au bord du chaos. Et pour cause, depuis la gestion quelconque par la HAC de la dotation de plus d’un milliard de Fcfa pour organiser les élections législatives et locales de 2018, elle a été sevrée de tout : pas de budget de fonctionnement, ni d’investissement…Conséquence, aucun cabinet des conseillers membres, aucune direction, ni aucun service ne disposeraient du minimum d'outils de travail pour remplir les prérogatives et objectifs qui leurs sont assignés.

Le secrétariat menacé d’expulsion pour non-paiement de la location.

Plus grave, le secrétariat général de la HAC est en location dans un quartier huppé de Libreville, pour des travaux qui auraient duré six mois et voilà qu'ils durent depuis trois ans, au vu et au su du collège des conseillers membres incapables de réagir devant cette situation, au témoignage de certaines personnes interrogées. Pour couronner le tout, le secrétariat général serait même menacé d'expulsion pour non-paiement de la location depuis plus deux ans. Une dette estimée à plusieurs centaines de millions de Fcfa. Et les travaux au siège sont arrêtés pour non-disponibilité financière.

Confrontés à de tels revers de fortune, par leur impact violent et par l’intensité du retentissement sur le collectif, les conseillers membres, les partenaires sociaux et le personnel ne savent plus où donner de la tête pour régler leurs problèmes et retrouver la sérénité professionnelle.

En tout cas, à l'approche d'une échéance politique capitale comme l'élection présidentielle de 2023, les Gabonais et les acteurs politiques pourraient s’interroger sur l'avenir de la régulation des médias au Gabon et de cette entité acquise au PDG et au régime Bongo-PDG, dont l’une des missions régaliennes était de maintenir l'équilibre du temps de parole, en toute impartialité et objectivité, entre acteurs politiques pour asseoir l'expression démocratique.

Toutefois, dans son fonctionnement actuel, bien des Gabonais souhaiteraient la suppression de « ce truc » qui n’a servi qu’à bâillonner la presse libre.

Nicolas NDONG ESSONO

Article du 5 décembre 2021 - 11:53pm
Article vu "en cours dév"

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