Gabon : Camélia Ntoutoume-Leclercq créé déjà la polémique par rapport au déroulement du BAC 2022
La bonne tenue du baccalauréat en cours aurait dû servir de baromètre de l’action de la fille de Ntoum. Cependant, sa méconnaissance du fonctionnement de cette machine lourde a conduit la ministre de l’Education nationale à semer la zizanie en affectant des enseignants du primaire et du pré-primaire dans les secrétariats des différents centres d’examen. Une boulette qui va être difficile à digérer.
C’est un secret de polichinelle, l’examen du baccalauréat est le plus prisé des examens de fin d’année. En effet, c’est l’occasion pour tout un chacun de toucher le chèque-examen en déployant ou pas des efforts. Les plus fournis sont les DCAF dépêchés par le ministère du Budget et des Comptes publics pour rationaliser les dépenses et s’assurer que les vrais acteurs (Président et membres du jury, secrétariat) de l’examen sont bien traités. Ces agents véreux font des tours éclair dans les centres d’examen, livrent quelques boîtes de café et paquets de sucre, avant d’aller finaliser leurs travaux avec la généreuse somme qu’ils partagent avec le président du centre (PC) et son chef, celui qui lui a confié la mission.
Grosse part d’ignorance
C’est une pratique qui est rentrée dans les mœurs, presque rodée depuis des années, sans que les ministères de l’Education nationale et du Budget ne prennent de mesures de façon à sécuriser l’argent du contribuable. Que dire des PC, en majorité des retraités, qui ne viennent que pour se saouler la gueule et s’en mettre plein les poches, sachant que leur capital confiance ne sera pas affecté à la Direction Générale des Examens et Concours (DGEC) ?
Avec l’arrivée de la nouvelle ministre chargée de l’Education de nos enfants, on vient de franchir un palier en matière d’hérésie. L’affaire fait grand bruit, tant elle prête le flanc aux cocasses. Ainsi, Camélia Ntoutoume-Leclercq vient de réaliser un exploit historique en affectant, vendredi passé, des membres de secrétariat supplémentaires dans les centres d’examen, alors que les épreuves écrites sont terminées. De la part de cette énarque, est-ce une grosse part d’ignorance du travail du secrétariat, plaque tournante des notes et des résultats, ou plus prosaïquement l’occasion pour placer tous ses amis et connaissances ? Ou bien les deux ?
Bac menacé par des « envoyés spéciaux »
Le plus étonnant, dans cette manœuvre risquée, est qu’elle ne se soit pas entourée de toutes les précautions pour prévenir les dégâts que ce népotisme pourrait engendrer. Jusqu’en mars 2022, la ministre déléguée, devenue ministre en chef, Camélia Ntoutoume-Leclercq a fait débarquer un bataillon de membres dans les secrétariats de centres d’examen, avec des convocations fantaisistes, de surcroit des dames venant en majorité du primaire et du pré-primaire. « Notre ministre, dit un ancien proche de Patrick Mouguiama-Daouda, ignore que dans l’organisation du baccalauréat, les membres du secrétariat sont des membres du jury en réserve, issus du second degré. Autrement dit, en cas de difficultés, l’harmonisateur peut solliciter le responsable du secrétariat (RS) afin de lui proposer un membre. C’est pourquoi, dans la constitution du secrétariat, la DGEC veille à l’équilibre en fonction des disciplines. Alors, que feront ces enseignants du primaire s’il leur arrivait d’être sollicités pour les besoins susmentionnés ? »
Ici et là, on parle de « faute grave » pour une ministre de la République (avec la complicité du SENA) de s’amuser avec la vie des enfants, sachant qu’elle envoie des membres qui n’ont pas suivi une formation comme s’ils allaient remplir le rôle de surveillants des salles. Il serait judicieux pour eux de repartir en vacances, car le Bac rentre dans une période plus que sensible, celle de l’anonymat et de la codification des notes. Une erreur provenant de ces « envoyés spéciaux » ne fera que créer de la suspicion autour d’un Bac qui pourtant commençait à avoir fière allure.
Du coup, du côté du ministère de l’Enseignement supérieur, l’entourage de Patrick Mouguiama-Daouda pointe la moralité de « cet ancien ministre délégué (Camélia Ntoutoume-Leclercq, Ndlr) que « le ministre (Mouguiama-Daouda, Ndlr) avait décidé de blacklister au regard de son comportement pas très en phase avec un milieu où la vertu devrait être la norme ». Comme quoi, ce qui se passe en ce moment à l’Education nationale inquiète plus d’un.
Brandy MAMBOUNDOU
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