Entre salaire de Nabab de 11 millions de Fcfa par mois, absence d’une vision innovante, manque d’un esprit inventif, le nouveau directeur général de cet organisme plonge les retraités dans davantage d’incertitudes. Dans le Haut-Ogooué où il officiait, entre autres, comme vendeur de véhicules à palabres, personne n’est étonnée de ces échecs prévisibles. 

Quel est le problème de la Caisse Nationale de Sécurité sociale (CNSS) ? En réponse à cette interrogation, Patrick Ossi Okori a révélé, le vendredi 8 octobre dernier, alors que les retraités manifestaient dans les rues de Libreville, que la structure qu’il dirige accuserait un déficit de 9 milliards de Fcfa. D’une arithmétique accessible à tous, il expliquait que l’administration recouvrant 22 milliards de Fcfa par trimestre, 12 milliards sont affectés aux prestations familiales, aux maladies, accidents de travail, au fonctionnement… Et 10 milliards sont destinés au paiement des pensions. Avec un montant normal des pensions s’élevant à 19 milliards de Fcfa, ce qui causerait le déficit actuel.

Le mental des retraités à rude épreuve.

Dans les médias locaux, le nouveau Dg de la CNSS dit avoir « trouvé 5 150 retraités qui attendent leur premier droit à pension depuis trois ans pour certains, et cinq ans pour les plus anciens. Nous découvrons même qu’il y a un retraité qui attend sa pension depuis 1999 (…) le tout de ces nouveaux droits qui étaient impayés par tous mes prédécesseurs cumule autour de 18 milliards de Fcfa, dont 7 milliards de Fcfa pour la première pension qu’on doit verser à un assuré dès qu’il part à la retraite. Et le restant dû était essentiellement constitué des arriérés… ». Il n’empêche cependant que plusieurs observateurs pointent les frais de gestion des pensions très élevés. Ce que Patrick Ossi Okori reconnaît, concédant « des dépenses techniques d’à peu près 28 milliards de Fcfa par trimestre ». En plus des dépenses de fonctionnement dont le tout constituerait une dépense globale de 31 milliards de Fcfa par trimestre.

Alors que le dossier des retraités ternit depuis un moment l’image et la réputation de cet établissement parapublic, ce week-end a vu circuler sur les réseaux sociaux une liste, faisant état des salaires (mirobolants) d’une caste privilégiée d’agents de la CNSS. Un véritable électrochoc qui traumatise plus d’un internaute ! Si tout ceci se révélait vrai, il est inconcevable qu’un Dg touche 11 millions de Fcfa par mois, alors que le retraité le mieux payé émarge à 600 000 Fcfa. Pis, symbole d’un gaspillage des deniers publics, l’immeuble inexploité à proximité du siège social de la CNSS montre l’étendue du désastre de cet organisme. En plus des véhicules flambant neufs, dont personne ne sait à quoi ils servent.

Aux mains d’un certain Patrick Ossi Okori, dont le passé d’affairiste parle contre lui dans le Haut-Ogooué, où il officiait comme revendeur de véhicules, cumulativement avec ses fonctions de représentant de la CNSS Haut-Ogooué-Lolo, cet organisme est désormais un bateau ivre dont l’avenir s’écrit en pointillé. En vérité, pouvait-on s’attendre à autre chose ?

Il ne serait donc pas étonnant qu’une fin de mois prochaine, les retraités ne se retrouvent avec rien sur leurs comptes bancaires.

Ainsi va le Gabon de toutes les inquiétudes…

Vichanie Mamboundou