Le mardi 12 mars dernier marquait le 56ème anniversaire du Parti démocratique gabonais (PDG), la formation politique la plus ancienne et la plus implantée dans le pays. Un fait étonnant a marqué cet événement : la publication d’une photo du général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition, à l’origine de la chute du régime PDG, accompagnée d’un message de soutien.

La teneur du message était : « Le Parti Démocratique Gabonais soutient le président de la transition, président de la République, chef de l’État, Son Excellence, le général Brice Clotaire Oligui Nguema. » Cette déclaration a surpris de nombreux observateurs, car le général Oligui Nguema est à l’origine de la chute du système PDG par un coup d’État, le 30 août 2023. Angélique Ngoma, secrétaire général du PDG, a présenté les excuses du PDG et a demandé le pardon du peuple gabonais. Cependant, de nombreux Gabonais estiment qu’il est plus important de faire un bilan de la mal gouvernance du pays pendant les quatorze dernières années que de se contenter de « faux-semblants » et d’excuses inopportunes.

De quel pardon parle Angélique Ngoma ? Si Ali Bongo parvenait à garder son fauteuil après sa confirmation comme vainqueur de l’élection présidentielle, au soir du 30 août 2023, aurait-elle eu le même discours ? N’est-ce pas qu’un certain Bilie By Nze, au sommet de sa stature de Premier ministre, disait que son parti politique n’était pas prêt à passer le relai ?

Il est important de noter que certains militants du PDG, comme Francis Nkea Dzingue, contestent le nouvel organigramme du Parti démocratique gabonais. L’avocat, ancien membre du gouvernement dans différents gouvernements d’Ali Bongo a saisi la Cour constitutionnelle pour dénoncer le nouvel organigramme du PDG. Cependant, d’autres militants du parti, à l’instar de Paul Biyogue Mba et Alain Claude Bilie By Nze, respectivement premier et deuxième vice-présidents du PDG, ont décidé de soutenir le nouveau dirigeant du Gabon.

Randy Louba