Gabon : Entretien avec Kierigouo Djos, président du Syndicat libre des commerçants du Gabon (SYLICOG)

Par Brandy MAMBOUNDOU / 31 jan 2023 / 0 commentaire(s)

 

Dans un entretien accordé à notre rédaction, Kierigouo Djos, président du Syndicat libre des commerçants du Gabon (Sylicog), a abordé les questions d’actualité. Notamment la parafiscalité que le Premier ministre a publiquement dénoncée face à la représentation nationale. La concertation politique projetée par le chef de l’Etat et la participation de son organisation syndicale à ces assises ont aussi été évoquées.

Interview réalisé par Elzo Mvoula 

Monsieur le président, le 24 janvier 2023, le Premier ministre, devant l'Assemblée nationale, a annoncé la tenue des assises pour la lutte contre la parafiscalité, que retenez-vous de cette annonce?

Monsieur le journaliste, merci pour cette occasion très salvatrice que vous m'offrez pour témoigner ma profonde et infinie gratitude au président de la République, chef de l'Etat, homme de grands défis, qui a porté à la tête de notre gouvernement Alain Claude Billie By Nze, venu traduire sa volonté de mettre fin à la parafiscalité qui ternit l'image de notre beau pays et qui pousse plusieurs opérateurs économiques à plier bagages. C'est un acte courageux, qui trouve ici l'assentiment des adhérents et sympathisants du Sylicog, ainsi que les organisations syndicales auxquelles il est affilié ou en partenariat.

Qu’est- ce que la parafiscalité ?

La Parafiscalité est tout simplement le fait de prélever des taxes ou amendes non inscrites dans la loi de finances, bréviaire du budget de notre pays. C'est-à-dire le prélèvement d'argent auprès des opérateurs économiques qui ne fait pas obligation de la délivrance d'une quittance du trésor public et par conséquent qui est fait en dehors de la fiscalité. La parafiscalité fait perdre à l'Etat près de 30 milliards de francs de ses recettes chaque année. Cet argent entre dans les poches de certains agents au détriment de caisses de l’Etat. En effet, Plusieurs administrations publiques et les collectivités locales prennent des arrêtés pour fixer et prélever des amendes unilatéralement et dont l'effet sur le terrain fait très mal aux opérateurs économiques, qui ne savent plus à quelle porte il faut cogner. Dans la peur de ne pas voir sa marchandise saisie, ils sont obligés de donner cet argent sous la contrainte et les intimidations. Donc le gouvernement est venu corriger une bavure qui ne laisse personne indifférente.

Que dire sur la vie chère, monsieur le président ?

La vie chère, nous la vivons, elle est consécutive à la parafiscalité, les taxes douanières ainsi que les contrôles aux frontières. Tout ce qui est prélevé indûment chez l'opérateur économique a forcément une répercussion sur le marché. Pour mettre fin à la hausse des prix sur le marché, il faut d'abord endiguer ces fléaux que je viens d'énumérer. Toutefois, il y a des opérateurs économiques qui font dans la spéculation et la surenchère sur des produits. C'est l'occasion pour moi de les mettre en garde et leur exiger de demeurer respectueux des normes de l'activité commerciale dans notre pays, qui est une nation hospitalière. Il faut que les commerçants améliorent la qualité de leur espace commercial et qu’ils soient conformes, en pratiquant les prix homologués par les autorités compétentes.

Et que pensez-vous des assises politiques à venir ?

Nous y serons présents. Et nous prendrons certainement une part active à ses assises qui s'annoncent difficiles, au regard des intérêts des uns et des autres. Nous allons, autour de l'inter-syndical et bien d'autres organisations syndicales du secteur, nous battre pour faire triompher la vérité. Nous sommes au service du pays et accompagnons le gouvernement de la République. Nous irons en tant que partenaires et non comme des adversaires. Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise. Nous sommes déterminés. Nous mettrons en place un comité d'experts pour tracer une feuille de route avec d'autre syndicats et organisations pour ne parler que d'une seule voix.

Votre mot de fin ?

Je voudrais terminer en rassurant tous nos partenaires que nous ne sommes pas là pour détruire, nous sommes plutôt un instrument de paix, de l'économie et du social. Nous ne sommes pas habités par un esprit revanchard. Nous sommes des démocrates et restons disposés à tout consensus tendant à régler définitivement la question de la parafiscalité et la vie chère. Je réitère mon engagement à œuvrer pour les plus faibles et je suis persuadé que rien ne peut se réaliser sans Dieu. Je vous remercie.

Article du 31 janvier 2023 - 5:11pm
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