Gabon: La foire aux pardons des PDGistes

Par Nicolas NDONG ESSONO / 25 mar 2024 / 0 commentaire(s)

 

Ceux qui demandent la sincérité du pardon d’anciens fauteurs de troubles à l’ordre public et républicain devront mettre le pied sur la pédale pour freiner leurs espoirs. L’ancien Premier ministre, qui a organisé sa confession, a donné par les mots l’esprit qui l’anime en demandant pardon…

Quel est cet esprit, s’empresse-t-on de s’interroger ? La semaine dernière, comme si la séance de thérapie publique appelée « autocritique » du Parti démocratique gabonais (PDG) ne suffisait pas, Julien Nkoghe Bekale, ancien Premier ministre et ancien président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a réuni son petit peuple et la presse pour leur dire qu’il demandait pardon. Il répondait ainsi à une demande pressante d’une majeure partie de l’opinion publique qui exige des anciens dirigeants, qu’ils disent bourreaux, des paroles de pardon et des actes de contrition.

« En tant que croyant, je fais repentance et sollicite l’indulgence et le pardon aux Gabonaises et aux Gabonais pour les erreurs commises et les positions controversées que j’ai pu défendre dans le passé ». Au plus simple, pourrait-on lui demander d’égrener ces erreurs ? Parce que lui seul les connaît et en a les fins détails.

Au pire, on lui demanderait de se rendre à la justice de son pays et d’y déclarer ses forfaits et rendre les bénéfices acquis indument. Or, il n’est pas dans l’esprit de demander pardon, mais de se pardonner, au prétexte que les autres ayant péché ne peuvent le condamner. C’est en ce sens qu’il s’interroge sans sourciller et pour laver son image : « Mais qui n’a jamais péché ? Et qui ne s’est jamais trompé ? » Autrement dit, il n’est pas plus coupable qu’un autre.

Le péché est chez lui une banalité. Dans l’ordre des mots, disant qu’il est chrétien, c’est son Dieu qui lui accordera ou non le pardon.

Il faut descendre dans l’ordre de la justice humaine qui, elle, est régie par des règles, incarnée par des juges et visible par les tribunaux. C’est là-bas, murmurent quelques journalistes, que Julien Nkoghe Bekale, magistrat de formation, qui rêve de prendre le train de Brice Clotaire Oligui pour continuer à jouir de l’argent public, devrait se rendre. Nul doute que le procureur de la République le recevrait à bras ouvert surtout si, en plus, il déposait à ses pieds les biens issus de ses « erreurs ».

Roger.O

 

Article du 25 mars 2024 - 8:41am
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