Le président déchu, Ali Bongo Ondimba, avait annoncé, le 30 mars 2011, lors du conseil des ministres délocalisé à Makokou, sa décision de créer une école des métiers du bois à Booué (Ogooué-Ivindo) dans la perspective de la Cité verte et de l’éducation. Sauf que, quatorze ans après cette belle intention, rien n’est venu troubler le bruit des flots de l’Ogooué dans le département de la Lopé.

Et pourtant, les travaux de construction de cet établissement d’enseignement supérieur avaient été lancés en 2012. La création de l’Ecole supérieure des métiers du bois de Booué, avait suscité espoir et espérance, du fait que le Gabon, qui est couvert à plus de 80% de forêts, pouvait marquer l’envol de l’industrie du bois dans la sous-région et même sur le continent.

 Mais les projets ambitieux, sous Ali Bongo, se suivent et les résultats, malheureusement, connaissent les mêmes aboutissements : les oubliettes. Le projet de construction de l’aéroport d’Andeme à près de soixante-dix kilomètres de Libreville en est la parfaite illustration. D’un coût global de 17 milliards de FCFA, la structure qui devait s’étendre sur huit hectares dont l’inauguration avait été prévue pour 2014, est toujours dans la rubrique des bonnes intentions.

Placée sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur, l’Ecole supérieure des métiers du bois (ESMB), à caractère professionnel, avait pour principale mission, la formation aux technologies et aux métiers de l’industrie du bois. Objectifs : Former des ingénieurs de qualité qui s’occuperaient de toutes les étapes de la transformation du bois.

La nature ayant horreur du vide, douze ans après le lancement des travaux de réalisation de cette chimérique université, ce sont désormais les hautes herbes qui dictent leur loi en lieu et place des bâtiments. Les liquidités, pour le financement du projet, auraient pris la direction des paradis fiscaux.

Pour rappel, cette idée de haute portée d’Ali Bongo Ondimba était née après l’interdiction de l’exportation du bois en grumes. Et la meilleure trouvaille pour l’économie forestière était la transformation du bois localement. Quoi de mieux que de former des ingénieurs et des techniciens supérieurs pour le suivi d’une véritable industrie de ce secteur au Gabon ? Encore une occasion manquée !

Brandy Mamboundou