Ce mardi 12 juillet 2022, les populations d’Alibandeng ont assisté à une scène qui devient fréquente. Cette fois-ci, il s’agit, d’après les propos des « victimes », d’un ressortissant de nationalité nigériane qui serait à la manœuvre. Ce dernier, accompagné d’agents de force de l’ordre, a mis une famille gabonaise dehors puis a veillé à la démolition d’une maison devant les yeux des occupants. Le Nigérian aurait indiqué être le vrai propriétaire des lieux.

Où va le pays à cette allure ? Que faut-il faire pour ne plus assister à ce genre de scènes qui ne créent que colère et frustration dans l’opinion ? Alors que les Gabonais n’ont pas encore fini de digérer le feuilleton de Jaber au quartier London à Libreville, le mois dernier, voici qu’une nouvelle série similaire fait couler encre et salive depuis quelques jours. Un homme se présente, prétend être le propriétaire du terrain, met la famille dehors et démolit leur concession.

Une autre famille à la belle étoile

Pour le représentant de la famille, comme celle des autres quartiers de Libreville, les conflits de terrains commencent généralement à la mort d’un membre de la famille. « Le litige a commencé en 2014, après la mort de mon père, j’ai vu un Nigérian qui vient dire qu’il est propriétaire de toute la place. On a conversé et il m’a dit, dans quelques mois, tu dois libérer. La suite c’est ce que vous pouvez constater là, un Gabonais n’est plus vraiment propriétaire dans son propre pays. Il est venu avec des agents qui ont commencé à tout détruire », a indiqué Indoumbou Gaëtan Wilfried, le chef cette famille rencontré quelques instants après la destruction du logement.

Ali Bongo et Sylvia appelés à la rescousse

Aujourd’hui, il dit ne plus savoir ce qu’il faut faire. Fort de cela, il interpelle le numéro un Gabonais qui a fait savoir, dès son premier mandat, qu’il ne sera heureux que lorsque son peuple le sera. C’est là un énième cas pour le prouver. « Je n’ai que mes yeux pour voir et mon cœur pour pleurer. Je vais appeler le président, sa femme aussi, Mme Sylvia Bongo, pour que justice soit faite. Ça fait plus de 40 ans que je suis dans cette maison. Nos autorités doivent vraiment nous aider. Aujourd’hui c’était nous, demain ça peut être d’autres Gabonais qui peuvent se retrouver dans cette punition ».

Quoiqu’en dise le jugement populaire, que le Nigérian ait des documents ou pas, il arrive souvent que certains membres de la famille soient à l’origine de ces drames sociaux, avec des arrangements d’arrière-boutique.

 Brandy Mamboundou