Gabon : Vers une paralysie totale du secteur public avant 2023 ?
Le lundi 28 novembre dernier, une délégation de Dynamique Unitaire (DU), conduite par Roger Ndong Abessolo, vice-président de cette centrale syndicale, a animé une assemblée générale dans l’une des directions du ministère de la Santé et des Affaires sociales. L’objectif était en quelques sorte, d’inviter les uns et les autres à constater d’eux-mêmes la « négligence» du gouvernement à leur endroit ce, malgré les multiples interpellations.
Personne ne peut répondre concrètement à cette interrogation actuellement. Mais, d’après le vote à main levée des agents de la direction des affaires sociales, on est tenté de répondre à l’affirmative. En effet, en début de semaine, Roger Ndong Abessolo, vice-président de Dynamique unitaire a organisé une rencontre pour interpeller ses collègues des Affaires sociales. « Cette caravane vise à éveiller les consciences, à faire prendre conscience aux travailleurs, aux agents publics. En un mot, nous envisageons une grève générale. C’est ce que nous avons commencé à préparer ce matin avec cette assemblée générale aux Affaires sociales. Cette tournée se poursuit et elle va s’étendre à l’intérieur du pays. Nous avons écrit au Premier ministre, avec copie à ses collaborateurs du gouvernement. Notre tournée est légale. Nous avons pensé que le gouvernement va respecter la loi en faisant en sorte que cette tournée se déroule dans les meilleures conditions possibles », a-t-il fustigé.
Aussi, toujours d’après ce dernier, la cérémonie des talents, dédiée aux artistes, juste à quelques mois de l’élection présidentielle en dit long. « Vous avez vu, il y a plein d’argent au Gabon. Aujourd’hui les artistes ont reçu des terrains avec des titres fonciers. Sans oublier des millions de francs. Qu’est-ce que le travailleur gabonais peut attendre de gouvernement ? Quand on sait que le gouvernement nous doit des rappels, des carrières confisquées, bloquées, les retraités n’arrivent pas à toucher leur pension. C’est le début d’une vaste campagne parce que nous on ne peut pas chanter avec les guitares. On ne pourra pas peut-être composer des mélodies pour les futurs candidats aux élections présidentielles. Mais ce que nous pouvons faire, c’est revendiquer nos droits que la loi nous confère », a-t-il fustigé.
Après avoir rappelé qu’un cahier de revendications avait été déposé sur la table d’Ossouka Raponda, Premier ministre, cheffe du gouvernement, il y aurait déjà deux mois sans réponse favorable. Il faut noter que depuis quelques temps, les tensions sont vivaces entre les partenaires sociaux et les dirigeants des entreprises et autres institutions de pays. Grogne des retraités par-ci, colère des enseignants par-là. Tout semble aller de travers. Silencieux depuis quelques temps, Dynamique unitaire qui milite toujours pour la libération de son président, Jean Remy Yama, a décidé de reprendre le chemin de la revendication.
Vichanie Mamboundou
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