Dans un communiqué de presse, parvenu à la rédaction de Gabonclic.Info, en date du 03 octobre 2023, l’on apprend le retour aux interpellations de journalistes, directement par les officiers de police judiciaire, tout en ignorant royalement les compétences de la Haute autorité de la communication (HAC). C’est pourtant cette administration qui est habilitée à régler les conflits entre les journalistes et les tiers, notamment en matière de diffamation par voie de presse. Une attitude que déplore Ange Kevin Nzigou, défense de Gabon Média Times.

Si les interpellations des journalistes par les officiers de police, la judiciaire (DGR et PJ) et autres entités de forces de l’ordre avaient fortement régressé, un regard sur le dernier classement de Reporters sans frontières laisse penser que le Gabon va certainement perdre des points après l’interpellation de trois journalistes d’un même média. En effet, d’après le communiqué publié par Ange Kevin Nzigou, avocat au barreau de Libreville : « Ces convocations seraient la réaction du procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Libreville, ce que rapportent d’ailleurs plusieurs publications de certains médias locaux annonçant une procédure à l’encontre de Gabon Media Time avec « des sanctions sévères » à la clé. A relevé Me Ange Kevin Nzigou.

De son côté, Désiré Ename, président de l’Union de la presse francophone, section Gabon, condamne avec la dernière énergie cet acte qu’il qualifie « d’abus de pouvoir ». Et se réserve le droit de saisir des instances internationales habilitées, dans sa représentation, afin d’exercer une pression contre cette décision. Le Directeur de publication de l’hebdomadaire Écho du Nord a profité de l’occasion pour rappeler que lors de la réception des médias le 02 septembre dernier, Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition, avait demandé aux médias d’écrire désormais « sans crainte ».

Cette action du procureur de la République fait craindre, en effet, un véritable retour au musèlement de la presse, que l’on croyait d’un autre âge. En tout cas, la joie retrouvée par les Gabonais en général et particulièrement le monde de la presse, après l’avènement du CTRI au pouvoir, ne sera que de très courte durée pour les femmes et les hommes des médias. Car, le Procureur de la République vient de rappeler que le bâillon n’est jamais trop loin.

Elzo Mvoula