Gabon/SEEG : les coupures intempestives d’électricité sont-elles devenues une tradition ?

Par Nicolas NDONG ESSONO / 16 fév 2024 / 0 commentaire(s)

Depuis des années, les coupures de courant rythment la vie des habitants du Grand Libreville. La Société d’énergie et d’eau du Gabon, en plus de son manque de communication sur le sujet, brille par l’absence de ses agents sur le terrain, donnant l’impression d’une capitulation face à l’ampleur de la tâche.

Pendant que l’Allemagne célèbre ses 30 années sans coupures d’électricité, le Gabon est encore dans le passé des premiers pas de l’homme vers ce service devenu vital. En situation de monopole depuis l’indépendance, la SEEG offre une qualité de service déplorable, ponctuée de coupures intempestives et dont les conséquences sont les dégâts matériels importants pour les particuliers comme pour les entreprises. La commune de Libreville bat le triste record du monde de l’extension des fournitures d’électricité sans poteau électrique. Dans certains quartiers de la capitale gabonaise, les fils de courant et les tuyaux d’eau s’entre-mêlent allègrement avec tous les dangers que cela comporte. Une image qui accentue plus l’impression d’abandon que suscite l’absence des agents de cette société sur le terrain.

Le mutisme de la SEEG face à la colère des populations est d’autant plus inacceptable que celles-ci soient contraintes de payer des factures dont le service est des plus médiocres. Pourtant, une bonne communication est essentielle pour expliquer les difficultés que rencontre la SEEG dans l’accomplissement de ses obligations et apaiser ainsi les tensions tout en rétablissant la confiance avec les consommateurs. En tout cas, la SEEG doit sortir de son mutisme légendaire et s’engager à améliorer ses services ou, à défaut, d’indemniser les victimes de ses défaillances.

Le manque de planification et d’anticipation est flagrant depuis de nombreuses années. La gestion d’un service aussi crucial que le secteur de l’électricité devrait nécessiter une rigueur dans sa gestion. Mais à croire certains agents, aucun investissement sérieux n’a été fait, depuis plusieurs années, pour l’amélioration de la qualité du service à la clientèle de la SEEG. Aucune projection n’est faite pour les court, moyen et long termes pour garantir un approvisionnement stable en électricité. Et même aucune politique d’amélioration d’accès à l’eau potable n’est envisagée pour tous les foyers gabonais.

L’arrivée du CTRI au pouvoir avait suscité l’espoir d’une amélioration de la gestion du secteur énergie et eau, mais les lendemains semblent déchanter. Le Gabon, comme tous les pays en voie de développement, devrait s’engager sur la voie d’un avenir où l’accès à l’énergie ne devrait plus être un luxe pour la population. La distribution d’eau, dans un pays où la pluviométrie est un don de la nature, devient plutôt un handicap pour le bien-être des citoyens.

Peut-être qu’une séparation des services de l’eau et de l’énergie pourrait améliorer l’accès à ces deux éléments vitaux. Les pouvoirs publics devraient rapidement envisager, comme il est courant dans les autres pays, une société d’énergie et une autre pour la distribution de l’eau. La seule Société d’énergie et d’eau du Gabon semble totalement dépassée par l’importance de la tâche à elle assignée. 

Randy Louba 

 

 

 

 

Article du 16 février 2024 - 8:40pm
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