Mali : Discordances autour du chronogramme de la transition

Par Brandy MAMBOUNDOU / 22 mar 2022 / 0 commentaire(s)
Bamako et la CEDEAO peinent à trouver un consensus.

Bamako propose 29 mois, la CEDEAO la ramène à 24 mois. Le consensus n’est donc pas pour le moment trouvé. Toutefois, les deux parties cherchent un point d’accord pour éviter davantage de désagréments aux populations de ce pays.  

Après 48 heures des échanges avec le gouvernement de la transition du Mali, l'ancien du président nigérian, Médiateur de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), Good Luck Jonathan est retourné sans avoir un compromis avec Bamako afin de lever les sanctions qui pèsent sur le Mali soient levées progressivement. Le blocus, se trouve toujours au niveau du chronogramme de la transition.

En vue de trouver un accord entre les aspirations du Peuple Malien et les exigences de la communauté internationale, selon aux Instructions du Colonel Assimi Goïta, président de la Transition, le gouvernement de la République du Mali a eu des consultations, les 18 et 19 mars 2022, avec le Médiateur de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), accompagné du Président de la Commission de la CEDEAO et le Comité local de suivi de Transition.

A l'issue des deux jours d'échanges entre eux, le gouvernement du Mali à son porte-parole, le Colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l'administration territoriale et de la décentralisation a fait un communiqué hier 20 mars pour informer l'opinion publique nationale et internationale desdites consultations. Selon le colonel Maïga, ces consultations se sont tenues à la suite de la note verbale du 26 février de la représentation de la CEDEAO envoyée au gouvernement du Mali et communiqué une proposition de chronogramme pour une Transition de 12 à 16 mois.

En réponse, « le gouvernement de la République du Mali a déploré le fait que cette proposition de la CEDEAO soit essentiellement électoraliste et ne prend pas en compte les aspirations légitimes de réformes politiques et institutionnelles exprimées par le Peuple malien ».

Ainsi le ministre, a rappelé que suite à la crise politique ayant émaillé les élections présidentielles de 2018, une mission ministérielle de la CEDEAO a conclu, le 19 octobre 2018, qu'il est impératif que le Gouvernement et tous les acteurs socio-politiques conviennent, de manière consensuelle, d'entreprendre des réformes courageuses des cadres légaux, y compris la Constitution de février 1992 et du système électoral avant de s'engager dans les prochaines échéances électorales que compte mener le Pays.

Pourtant, selon le porte-parole, le gouvernement du Mali a produit et soumis un chronogramme révisé, comprenant des actions relatives aux réformes politiques et institutionnelles, ainsi que des actions détaillées relatives aux élections avec un délai de trente-six (36) mois pour la Transition. « Malheureusement, cette proposition n'a pas été acceptée par le Médiateur », a déclaré le Colonel Abdoulaye Maïga.

A la suite d'échanges fructueux, a-t-il souligné, aux termes desquels, la pertinence des réformes a été reconnue par la CEDEAO. En cela, le Gouvernement a proposé de nouveau, un délai de vingt-neuf (29) mais que le Colonel Assimi GOITA a, par la suite, dans un effort ultime visant à parvenir à un compromis réaliste et salutaire pour le Mali et la CEDEAO, ramené à 24 mois, a-t-il souligné. « Ce nouveau délai incompressible aux yeux des autorités du Mali n'a pas reçu l'assentiment du Médiateur de la CEDEAO et de sa délégation qui sont restés sur leur position », a affirmé le porte-parole dans le communiqué.

Le gouvernement de la République du Mali a dit regretter, pour cette absence de compromis à ce stade pour une Transition dont l'objectif est de poser les jalons de la Refondation du Mali, plus de mettre en place un nouvel ordre constitutionnel gage de paix de stabilité durable et de bonne gouvernance. Pour le gouvernement du Mali, la CEDEAO n'a pas suffisamment pris en compte la complexité des enjeux auxquels le Mali est confronté.

Par ailleurs, le gouvernement du Mali, a besoin d’avancer rapidement sur la mise en œuvre des actions prioritaires et urgentes exprimées par son Peuple, a-t-il déclaré.

Hamadoun Alphagalo (De notre correspondant permanent au Mali)

Article du 22 mars 2022 - 1:14pm
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