La santé publique au Mali est secouée par un tumulte sans précédent, révélant des fissures profondes dans le système de gestion des fonds destinés à la lutte contre la pandémie de COVID-19.

Quelques jours après l'interpellation de certains cadres du ministère de la Santé et du développement social, relative à la gestion du fonds COVID-19, le conseil des ministres du 14 février 2024 a décidé de mettre fin aux fonctions de certains directeurs généraux. Alors que pendant la période de la pandémie, les structures sanitaires du pays ont fait face à de grands défis, nécessitant une mobilisation rapide de ressources financières. L'État aurait mis à disposition des fonds pour couvrir les dépenses urgentes. Toutefois, sans canevas, les responsables auraient géré l'appui financier selon les besoins d'urgence. Des allégations de malversations ont rapidement émergé, entraînant l'arrestation de plusieurs directeurs et autres responsables du secteur médical.

La situation s'est compliquée lorsque ces incriminés, après avoir payé des amendes pour recouvrer leur liberté, ont été confrontés à l'abrogation de leur décret de nomination. Cette décision, prise dans la précipitation, soulève des questions sur les vraies motivations derrière ces interpellations. S'agit-il réellement d'une lutte contre la corruption ou bien assistons-nous à un règlement de comptes politiques au sein du ministère de la Santé ?

A signaler qu’à l’allure actuelle des choses, cette vague d'interpellations est des plus angoissantes. Et dans les coulisses beaucoup de cadres se sentent comme abonnés par leur département de tutelle.

Hamadoun Alphagalo, correspondant permanent au Mali