Dans un communiqué publié ces derniers temps sur les réseaux sociaux et sur la chaîne locale au Niger, les putschistes ont décidé de suspendre les deux grandes sources d’informations françaises en Afrique, souvent taxées, dans cette région, de propagandistes. Une décision que les défenseurs de la liberté d’expression et de la liberté de la presse désavouent.

Les relations entre Paris et Niamey deviennent de plus en plus tendues. En effet, le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani continue de hausser le ton contre « l'ingérence » française dans les affaires nigériennes. Pour mieux gérer la communication sur sa vision du pays, il a ordonné la coupure des signaux de Radio France Internationale (RFI) et de France 24. Ces deux organes de presse n’étaient donc plus accessibles au Niger dans l’après-midi du 04 août.

Le groupe France Médias Monde a dénoncé jeudi dans un communiqué l’interruption de RFI et de France 24, « une décision prise hors de tout cadre conventionnel et légal » une semaine après le coup d’État. « Les mesures prises contre la presse s’inscrivent dans un contexte de répression autoritaire conduite par les auteurs de la tentative du coup d’État », dénonce le ministère français des Affaires étrangères dans son communiqué.

La junte nigérienne imite ainsi ses homologues maliennes et burkinabés. Le président malien Assimi Goïta a suspendu les mêmes médias depuis mars 2022. Quant à Ibrahim Traoré à Ouagadougou, celui-ci a pris une décision identique un an plus tard, soit en mars 2023.

Vichanie Mamboundou