Pourquoi le développement de l’Afrique et du Gabon en particulier passe par la Chine ?

Par Nicolas NDONG ESSONO / 09 mai 2021 / 0 commentaire(s)
willy ontsia.

Dans notre quête de développement pour l’Afrique, la « success strory » de la République de Chine est une source d’inspiration, notamment pour le Gabon qui cherche désespérément à sortir de sa position de « comptoir colonial » d’économie de rente sous- tutelle.

En effet, la République de Chine est un miracle économique et social, un pays de transformation multidimensionnelle, un modèle économique et un partenaire au développement incontournable pour l’Afrique en général et le Gabon en particulier.

La République de Chine est aujourd’hui un modèle de stabilité politique, de croissance et de développement économique. Elle a su faire preuve de résilience face aux multiples tentatives de déstabilisation occidentale dont l’une des plus célèbres demeure le putsch manqué de « Tian'anmen» en 1989.

In situ, la Chine est un pays centralisé mais multisystème, politiquement communiste, socialement protectionniste, économiquement et commercialement marxiste et semi-libéral. En somme, la Chine est une fusion de stratégies gagnantes qui font d’elle une puissance économique, technologique, politique et militaire de premier rang.

Sur le plan politique, la Chine communiste pratique la politique de la non-ingérence en matière d’affaires étrangères. De ce fait, la Chine n’a pas une vision tribale et néocolonialiste de l’Afrique, par conséquent, elle ne cherche pas à exploiter le talon d’Achille du continent africain, c’est-à-dire la division ethnique pour manipuler, asservir et piller l’Afrique.

Sur le plan économique, la Chine a une vision endogène de son développement qui s’appuie essentiellement sur sa stratégie d’investissement public et la consommation domestique qui reposent sur un vaste marché intérieur qui compte plus de 1,2 milliard d’habitants. Et parallèlement, le succès de l’économie chinoise est également dû à sa parfaite appropriation des externalités positives de la mondialisation du commerce et de la globalisation financière internationale.

Une politique d’ouverture contrôlée

chemin faisant, la Chine a su s’imposer comme l’usine du monde en pratiquant une politique d’ouverture contrôlée, de dumping sociale et fiscale, pour attirer de nombreuses délocalisations d’usines sur son territoire avec un transfert massif de technologie et une hausse exponentielle des investissements étrangers.

Pour demeurer cette économie florissante, la Chine a besoin de sécuriser ses approvisionnements en matières premières en créant des liens commerciaux solides avec l’Afrique qui reste l’un des principaux fournisseurs mondiaux de richesses naturelles.

Outre cet intérêt pour les matières premières, la Chine s’intéresse au marché africain qui lui offre des débouchés à l’exportation car elle sait parfaitement que l’Afrique est le deuxième continent le plus peuplé au monde avec une population de 1,3 milliard d’habitants en 2021 et qui atteindra 2,5 milliards en 2 050.

En contrepartie de ces liens d’affaires nécessaires pour la Chine, l’Afrique doit avoir pour stratégie la défense de ses intérêts intrinsèques en négociant des contrats qui impliquent systématiquement un transfert de technologie et un renforcement de capacité qui inclut un développement de nouvelles chaînes de valeur, une croissance du PIB et une hausse de l’emploi continental.

A propos du Gabon, la Chine reste son premier partenaire commercial avec un volume d’échanges de 2137,5 milliards de FCFA en 2019, soit près de 63% des exportations gabonaises.

Le Gabon exporte vers la Chine principalement du pétrole, du manganèse et du bois. En retour, la Chine fournit au Gabon des machines et des biens électroménagers, des appareils téléphoniques, des équipements de télécommunication ou encore des véhicules.

Un solde commercial excédentaire

Les relations commerciales bilatérales entre le Gabon et la Chine sont structurellement profitables pour notre pays qui a dégagé un solde commercial excédentaire estimé à 1 832,3 milliards FCFA en 2019.

La répartition géographique des échanges du Gabon avec le reste du monde fait ressortir que le continent asiatique (avec 77,6 % des parts) se positionne au premier rang des clients du Gabon, devant l’Europe (16,0 %) dont 2 % vers la France, l’Amérique (2,3 %) et l’Océanie (2,3 %).

L’avenir économique de l’Afrique en général et du Gabon en particulier passent pas la Chine qui est la principale puissance économique de l’Asie qui est le continent le plus peuplé au monde avec unepopulation  estimée à 2,6 milliards en 2021 pour une prévision de 4,5 milliards d’habitants en 2 050.

Pour combler notre retard de développement, le Gabon doit approfondir son partenariat avec le pays du soleil levant en scellant un new-deal avec la Chine. Ce new-deal aura pour objectif de hisser le Gabon au rang de pays-avancé en ciblant une collaboration étroite dans les secteurs stratégiques de l’énergie, des nouvelles technologies, de la formation technique et scientifique, de l’agriculture, de certaines industries de transformation, des infrastructures et équipements routiers, ferroviaire et aérien.

Pour relever les défis du sous-développement, le Gabon a besoin de partenaires sincères, forts et engagés tels que la Chine, la Russie ou les pays scandinaves qui attendent que l’Afrique se libère de ses chaînes néocoloniales pour l’accompagner vers un développement durable. Pour renforcer le partenariat avec la Chine, je propose que l’apprentissage du mandarin soit reconnu comme une priorité nationale et que cette langue soit enseignée du primaire au lycée jusqu’au cycle supérieur.

Je propose également qu’une cellule permanente de coopération Chine-Gabon soit mise en place pour piloter et suivre l’exécution d’un « programme quinquennal » signé entre les deux parties.

En retour, un accès privilégié au marché domestique et aux matières premières du Gabon doitêtre accordé à la Chine dans le cadre d’un partenariat équitable et gagnant-gagnant.

Oui, ayons le courage de le dire, le développement de l’Afrique et du Gabon passe par unpartenariat stratégique avec le continent asiatique, la Chine en particulier.

Willy ONTSIA (Expert-financier)

 

Article du 9 mai 2021 - 9:34pm
Article vu "en cours dév"

Nombre de Commentaires (0)

Faites un commentaire !