Anna Claudine Ayo Assayi : « Je persiste et signe que le BDC n’a qu’un seul, unique, authentique fondateur : feu Guy Christian Mavioga »

Par Brandy MAMBOUNDOU / 18 oct 2022 / 0 commentaire(s)

 

Ainsi tranche sereinement, dans un entretien exclusif accordé à notre rédaction dimanche dernier, la veuve Mavioga. Interrogée sur les dissensions survenues au sein son parti au lendemain du décès de son époux, la femme politique soutient, la main sur le cœur, que son parti ne traverse aucune zone de turbulences impactant négativement sa pérennité. Bien au contraire, visiblement droite dans ses bottes, elle travaillerait avec son équipe pour maintenir la cohésion dans les rangs du BDC qu’elle dirige désormais, conformément aux dispositions des articles 26 et 27 des statuts et règlement intérieur de cette formation politique membre de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence. Pas encore totalement remise de la disparition de son époux, il y a un an déjà, elle affiche, toutefois, de sérieuses ambitions pour son parti quant à sa participation aux différentes élections de l’année prochaine au terme desquelles elle espère voir le Bloc démocratique chrétien (BDC) engranger un maximum d’élus locaux et nationaux. Pas que ! Au regard des incertitudes qui rythment désormais le quotidien des Gabonais, de plus en plus de compatriotes prennent conscience du danger sous nos pieds. Dans cette veine, Hervé Patrick Opiangah, président de l’UDIS, originaire du Haut-Ogooué, et proche parmi les proches d’Ali Bongo, appelait récemment à la tenue « d’un dialogue national ». Depuis sa tombe, Guy Christian Mavioga devrait applaudir jusqu’à se rompre les phalanges. Lui qui, au crépuscule de sa vie terrestre, s’est battu pour cet idéal. Question : désormais en charge du BDC, son épouse va-t-elle poursuivre son obsession à construire les ponts entre les Gabonais ? Réponse…

Gabonclic.info : Mme Anna Claudine Ayo Assayi Mavioga, depuis le décès de votre époux, Secrétaire général exécutif du Bloc démocratique chrétien (BDC), des voix se sont élevées pour revendiquer son héritage politique. Qu’en est-il exactement ?

Anna Claudine Ayo Assayi Mavioga : je voudrais d’abord remercier la rédaction de l’Aube de m’accorder cet entretien de clarification. Pour répondre à votre question, mon défunt mari, comme tout le monde, a laissé un testament qui est en ma possession. De quelles voix parlez-vous ? Celles qui ont trahi la mémoire de feu Mavioga ? Celles-là qui, une semaine après sa mort, sont sorties de nulle part pour réclamer quelque chose qu’elles n’ont jamais bâti et qui ne leur appartient pas ? Je parle de la fameuse co-fondation du BDC. Je l’ai déjà dit à plusieurs de vos confrères, le BDC n’a qu’un seul fondateur : c’est feu Guy Christian Mavioga. Les documents officiels, les vrais, délivrés par le ministère de l’Intérieur, c’est-à-dire le récépissé de légalisation soutenu par les statuts et règlement intérieur sont clairs. Il existe une grande différence entre être fondateur, membre ou militant d’un parti politique. Le PDG, un parti ami, a bien un fondateur et des militants. Que reproche-t-on au BDC, quand on sait qu’une poignée d’individus qui n’avaient plus de contact avec mon défunt mari depuis plusieurs années fait croire à l’opinion des chimères ? Il y a là une volonté manifeste de nuire. C’est un amalgame dans la lecture et l’interprétation du statut de membre d’une structure politique telle que celle que je dirige. Mon défunt époux et moi financions ensemble ce parti. Lui devant, en tant qu’homme, et moi derrière en tant que femme, en hissant le BDC au niveau où il se trouve actuellement.

Certaines personnes, qui se disent être vos partisans, vous reprochent d’avoir confisqué le BDC. Que leur répondez-vous ?

Sur quoi se basent-elles ? Dans notre pays, les choses les mieux partagées sont la délation et la calomnie. Très rares sont ceux qui vont à la source du problème pour s’abreuver de sa vérité. De quel droit me permettrais-je de confisquer un parti qui appartient au peuple si les dispositions statutaires le prévoient en matière de succession ? Où étaient ces experts en sorcellerie politique lorsqu’on a tiré sur nous, brûlé le siège du parti et les installations de notre télévision et notre radio Canal Espoir ? Ceux-là même qui ont imité la signature de feu Guy Christian Mavioga, falsifié le logo du parti dans les documents qu’ils ont présentés lors de leurs différentes auditions au Conseil national de la démocratie (CND) et à la Cour constitutionnelle ? Ces documents, comparés aux nôtres, qui sont authentiques, sont totalement faux, avec un détail flagrant et choquant qui fait que feu Guy Christian Mavioga porte différents noms sur la même page. Ces fameux partisans, qui se sont illustrés dans le faux et usage de faux en écriture, avaient été radiés de nos fichiers alors que Guy Christian Mavioga était encore vivant, pour des délits de droit commun. Deux d’entre eux ont migré dans d’autres partis politiques où ils ont été élus. Je parle du parti Les Démocrates. J’ai eu affaire à des usurpateurs patentés. Je n’ai pas confisqué le parti, en ma qualité de Secrétaire nationale chargée des finances et des femmes à l’époque. J’ai tout simplement appliqué les articles 26 et 27 de nos statuts et règlement intérieur qui disposent : « Le Secrétaire général exécutif est l’ordonnateur principal du budget, il supervise la gestion financière du parti et est responsable devant le Congrès. En cas de décès ou autre incapacité à diriger le parti, le Secrétaire général exécutif sera remplacé par la Secrétaire nationale en charge des finances et des femmes qui assumera l’ensemble de ses prérogatives et fonctions. »

Dans « L’Aube » du 3 octobre 2022, vos contempteurs affirmaient avoir des élus locaux de leur côté pour faire scission !

J’ai représenté mon parti dans des conférences nationales, internationales et des séminaires : j’ai été membre de la Commission 3 au dialogue d’Angondjé, en tant que responsable des femmes de notre parti ; j’ai été membre de la COFEMAR, vice-présidente du Comité de pilotage de la décennie de la femme, etc.

Le mardi 11 octobre 2022, j’ai convoqué conformément aux textes du Parti un Conseil politique qui a regroupé tous les élus, je dis bien tous les élus que compte le BDC, au siège du parti à Ozangué, pour qu’ensemble, nous jetions les bases d’une tournée interprovinciale à la mi-novembre 2022. Aucun élu n’a manqué à l’appel. De quels élus parle-t-on alors ? Ce sont des chimères incantatoires… ! Le BDC est uni et plus fort qu’auparavant. Le directoire que je préside a été reconnu par les instantes compétentes, qui m’ont délivré, le 14 avril 2022, une Attestation de changement de directoire. Avec cette force légale et légitime, les membres du bureau, les élus et moi-même, sommes concentrés sur le bon fonctionnement, l’implantation et la redynamisation du parti dans les quatre coins du pays. La distraction n’est pas l’apanage du BDC.

Quelle est la situation réelle du Bloc démocratique chrétien dans le paysage politique national ? Est-ce parti soudé ou divisé

Ecoutez ! Le BDC, je vous le répète, n’a aucun problème de division en son sein. Tous les membres du bureau travaillent de façon concertée et harmonieuse, main dans la main, pour le rayonnement de son idéologie chrétienne. Nous sommes donc soudés. Voilà pourquoi nous nous employons à conquérir plusieurs sièges de députés et de sénateurs au Parlement, et d’élus dans les conseils municipaux et départementaux. Le BDC est un parti qui rassemble les Gabonais, sans distinction de sexe, de provinces, d’ethnies, ni de tribus.

A moins d’un an des élections générales dans notre pays, votre formation politique sera-t-elle dans la compétition ?

Bien sûr ! C’est une question de démonstration de force et d’efficacité d’actions. Je vous ai dit plus haut que le BDC travaille pour constituer ses groupes parlementaires. Sur le terrain, l’occupation rationnelle se fait par les militants pour augmenter notre mise cette fois-ci. Moi-même, je suis une élue locale et je voudrai que plusieurs de militants me rejoignent sur la liste des élus.

Votre parti politique était porteur d’un projet en 2020, la paix des braves, lancée à grand renfort médiatique. Cette proposition a-t-elle été abandonnée ou bien comptez-vous réactiver l’appel ?

Effectivement, le BDC avait fait adopter en mars 2022, lors de la plénière du Conseil national de la démocratie (CND) par la majorité des partis politiques qui y siègent, le projet de la Paix des braves soutenu par un contrat social. L’objectif à terme était de réconcilier les Gabonaises et Gabonais pour une paix durable dans tous les domaines : santé, emploi, économie, culture, etc. Malheureusement, le projet a été combattu de tous les côtés, mais il ne mourra pas. Il avait l’originalité d’être conduit par l’ancien porte-parole de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence, feu Guy Christian Mavioga et par Monsieur Clay Martial Obome Akwe, ancien porte- parole de la Coalition pour la nouvelle République (CNR). Ce dernier en a d’ailleurs payé le prix en perdant injustement son poste de secrétaire général du RPR (Rassemblement des patriotes républicains, ndlr), en promouvant ce projet. Je me réjouis d’entendre aujourd’hui d’autres voix aller dans le même sens que les deux précurseurs que je viens de citer. Ces appels, et pas des moindres, à la réconciliation et au dialogue proviennent aussi bien de la Majorité que de l’Opposition. Une ONG, qui s’en est inspirée, tient en ce moment des assises dans ce sens. Le BDC ne reculera pas devant les ennemis de la paix et de la réconciliation des fils et des filles du Gabon. C’est d’ailleurs une occasion de revendiquer l’héritage de feu Mavioga, et de lui rendre un hommage.

Votre parti est membre de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence. Quels sont vos rapports avec les autres formations politiques. Et comment se porte-t-elle ?

La Majorité républicaine et sociale pour l’émergence est un groupement de partis politiques qui soutient l’action du président de la République. Nous sommes liés par des accords politiques contenus dans une Charte de valeurs. Chaque parti signataire a sa place, joue son rôle et garde son autonomie. Le BDC entretient des relations de coopération politique avec chaque parti membre de la Majorité. Elle va donc bon train.

Auriez-vous un aspect sur lequel vous aimeriez insister, au terme de cet entretien ?

Je persiste et signe que le BDC n’a qu’un seul, unique, authentique fondateur : feu Guy Christian Mavioga. Les documents officiels, archivés au ministère de l’Intérieur, y font foi. Par conséquent, le reste n’est que pure affabulation et une grossière distraction.

Entretien réalisé par Vichanie Mamboundou

Article du 18 octobre 2022 - 10:25am
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