Conseil d’administration de la SEEG : la poudre de perlimpinpin

Par Nicolas NDONG ESSONO / 11 nov 2021 / 0 commentaire(s)
Kouma (DG) et Egide-Boundono-Simangoye (PCA) de la SEEG.

Aujourd’hui, Egide Boundono Simangoye (PCA), Alain Patrick Kouma (DG) et les Administrateurs de cette société se réunissent à Libreville pour, entre autres, éplucher ses comptes, définir sa stratégie, prendre les grandes décisions pour sa vitalité…Mais, cela s’apparente à un cirque dont la scène est jouée d’avance. Explications.

Au moment où nous mettons en ligne ce papier, les membres du Conseil d’administration de la SEEG sont sur le pont, vêtus comme jamais. Toutefois, au-delà de cet aspect totalement folklorique, cette énième rencontre a de fortes chances de faire long feu. A ce sujet, ce ne sont pas les Administrateurs représentant l'Etat et le directeur général (de véritables béni-oui-oui oui) qui nous diront le contraire.

Manifestement, au terme de ce Conseil les Administrateurs vont encore se répartir les indemnités de fonctions, c'est la raison essentielle pour laquelle ils se réunissent à chaque fois. On nage dans le flou et personne ne dit rien. Pas tout à fait, à la présidence de la République, certains patriotes (ils sont rares) commencent à se demander pourquoi les comptes de l'exercice 2019 de la SEEG ne sont toujours pas arrêtés, la nouvelle convention de concession n'est toujours pas signée ( ce qui induit une insécurité juridique à couper au couteau), les investissements structurants ne sont pas réalisés( mais pas de soucis le coupable c'est toujours Veolia), l'Etat qui est le plus gros client de la SEEG ne paie pas ses factures de l’ordre de plus de 150 milliards de Fcfa et personne ne lève la voix.

D'ailleurs qui de ces Administrateurs représentant l'Etat pourrait le faire alors qu'ils sont plus soucieux de la préservation de leur petite et minable situation. Même Alain Claude Bilie By Nze, le ministre de tutelle est totalement muet et passe son temps à discuter sur le sexe des anges dans l'Union lorsqu'il ne tend pas la main vers… la SEEG.

Un point à l'ordre du jour du Conseil concerne justement la dette de l'Etat vis-à-vis de la SEEG. Au mois d'avril ou mai 2021 elle atteignait 150 milliards de Fcfa et les promesses de règlement n'ont pas été tenues remettant en cause la qualité de la signature de l'Etat, n'en déplaise aux ministres de l'Economie et à celui du Budget.

BilieByNze et ses sorties médiatiques sans lendemain.

On apprend que pour aider l'Etat, la Task Force sur l'enterrement, pardon le règlement, de la dette intérieure a demandé à la SEEG « un geste citoyen » en abandonnant sa créance à hauteur de pratiquement 10 milliards de Fcfa (9,8 milliards plus exactement).

Cet abandon a été effectivement consenti mais l'Etat n'a pas respecté sa parole à savoir le règlement du solde. Comment peut-on qualifier un tel Etat ? Avec quels moyens le même Etat voudrait que la SEEG réalise les investissements qui lui incombent ? Allô, allô ANAVEA !!!Allôooooo, allôooo…peut-elle dire aux Gabonais combien d'entreprises ont ainsi contribué à diminuer artificiellement la dette intérieure de l'Etat à la demande de la Taskforce ?

Pour en revenir à ces fameux Administrateurs, ont-ils simplement conscience que les 9,8 milliards de francs abandonnés vont se transformer en perte pour la SEEG ? Ce sont les intérêts des actionnaires et notamment des petits actionnaires qui sont ainsi spoliés alors que depuis plusieurs années ils ne voient plus l'ombre du moindre dividende.

Les élucubrations intellectuelles des Administrateurs, de la Direction Générale, du Ministre de Tutelle sur la prétendue réforme du secteur de l'eau et de l'électricité au Gabon ne resteront que de vaines incantations tant que l'Etat ne paiera pas à la SEEG ce qu'il lui doit et chaque jour l'ardoise ne fait qu'augmenter.

Nous sommes vraiment assis sur une bombe à retardement. Comme quoi « Dieu ne nous a pas donné le droit de faire du Gabon ce que nous sommes en train de faire, il nous regarde, il dit amusez-vous. Mais le jour où il voudra nous sanctionner… » (Dixit dernières paroles publiques d’Omar Bongo Ondimba en 2009 avant son décès). Nous y sommes !

 

Dess Bombe

Article du 11 novembre 2021 - 8:50am
Article vu "en cours dév"

Nombre de Commentaires (0)

Faites un commentaire !