Diabète : les recommandations de prise en charge évoluent

Par Nicolas NDONG ESSONO / 21 avr 2022 / 0 commentaire(s)
Le Pr Hansel, diabétologue et nutritionniste à l’hôpital Bichat à Paris.

La Société francophone du diabète vient d’actualiser ses positions sur la prise en charge du diabète de type 2 et ses traitements. Le point avec le Pr Hansel, diabétologue et nutritionniste à l’hôpital Bichat à Paris.

Les recommandations de la Haute autorité de santé sur le diabète de type 2 ont près de dix ans. Si la maladie reste la même, le traitement du diabète lui évolue. « Désormais, les classes de médicaments sont plus nombreuses qu’il y a vingt ans », explique tout d’abord le Professeur Boris Hansel. « Nous avons accès à différents types de traitements, qui agissent de manières différentes et qui peuvent être choisis en fonction du patient à traiter ».

Des preuves plus solides sur la prévention rénale et cardiovasculaire

Autre point important, souligné par le spécialiste : « Ces nouveaux traitements apportent un réel bénéfice aux patients en termes de protection contre les maladies rénales et cardiovasculaires liées au diabète ». En effet, de nombreuses études sont disponibles sur le sujet et montrent une meilleure prévention de ces pathologies grâce aux traitements.

C’est le cas par exemple des gliflozines, inhibiteurs du co-transporteur sodium/glucose de type 2, dont les effets cardio et nephro-protecteurs sont reconnus. Ils sont commercialisés sous les noms de dapagliflozine ou Forxiga chez AstraZeneca, canagliflozine ou Invokana chez Janssen et l’empagliflozine ou Jardiance chez Boehringer Ingelheim/Lilly.

Des avantages et des inconvénients

En une vingtaine d’années, les progrès en termes de médicaments contre le diabète ont fait un bond important. Ces avancées pour les personnes diabétiques entraînent de facto une responsabilité supplémentaire pour le médecin. Pour le Pr Hansel, « il est du ressort des médecins de faire le bon choix en fonction du patient, de ses antécédents. Mais en même temps, les spécialistes sont aussi confrontés à une médecine centrée sur le patient, ses connaissances, ses croyances, ses compétences. Il faut tenir compte de tout », y compris du développement de la diffusion de l’information, qui devient de plus en plus accessible, à travers internet et les réseaux sociaux.

La télésurveillance pas assez développée

La télésurveillance est un dispositif qui consiste à surveiller à distance les glycémies et les doses d’insulines prises par un patient, afin d’ajuster au mieux son traitement, en fonction de l’évolution de sa maladie et de son mode de vie. « Cela vient en complément de l’éducation thérapeutique que l’on peut faire avec un patient. Dans la télésurveillance, les glycémies sont recueillies par bluetooth via le lecteur qui nous envoie les données, que nous recevons via une application, de manière totalement sécurisée » détaille le spécialiste. « Il existe même des stylos de délivrance d’insuline connectés, mais malheureusement, ces technologies sont encore trop peu proposées aux patients et utilisées par ces derniers, alors que c’est remboursé dès lors que le patient prend de l’insuline » ajoute le Pr Hansel.

Consulter en ligne un généraliste

Avec ces nouvelles prises en charge, la maladie du diabète de type 2, même si elle reste la même, n’impactera pas la vie du patient de la même manière qu’il y a 30 ou 50 ans en arrière. « Mes patients voient encore le diabète comme la maladie que l’on soignait chez leurs parents ou leurs grands-parents », indique encore le médecin. « Alors oui, la maladie est la même, mais les conséquences du diabète que l’on pouvait observer sur un patient il y a 30 ans ne sont plus celles d’aujourd’hui : grâce à toutes les thérapeutiques actuelles, un diabète bien pris en charge n’évoluera pas ! », conclut le spécialiste.

Sources : Doctissimo

Sihem Boultif,

Journaliste santé

Article du 21 avril 2022 - 11:02am
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