Le samedi 18 février dernier, plusieurs fonctionnaires et autres clients de la Banque internationale pour le commerce et l'industrie du Gabon (BICIG) sont montés au créneau pour signifier leur mécontentement suite à la « cacophonie » qui régnerait dans cette banque.

C’est la question que se posent plusieurs clients qui, a ce qui semble, aurait commis l’erreur de domicilier leurs salaires et autres revenus à la Bicig. Entre les coupures sur salaires, la quinzaine qui serait retirée sans explication et la carte bancaire qui ferait plusieurs mois avant d’être renouvelée, les usagers ne savent plus à quel saint se vouer.

Il est pourtant clamé à coup de renforts publicitaires dans les milieux des affaires bancaires que « le client est roi ». Mais les événements qui s'enchaînent depuis un certain temps dans cette banque à vocation internationale, semblent démentir cet adage. Alors que le coût de la vie ne cesse de prendre une tangente inquiétante et que les ménages peinent à joindre les deux bouts, des « coupures inexpliquées sur salaire » viennent alourdir le quotidien de la clientèle de cette banque. « J’ai une collègue qui est allée à la banque le mois dernier pour toucher son salaire. Sur place, on lui fait comprendre qu'elle a déjà pris son salaire. Mais après vérification, ce serait une erreur de la banque », a dénoncé une dame.

Une quinzaine sans le consentement du client

« Depuis que je vais récupérer mon argent dans cette banque, ça fait déjà quelques mois, je me rends compte que mon salaire n'est pas égal à ce que je suis censé gagner. Pour éclaircir cette situation, j'ai rencontré mon gestionnaire et je lui ai demandé de ne plus me virer leur quinzaine du mois. Mais, malheureusement lorsque je vais au guichet ou au GAB, je me rends compte que mon agent est toujours réduit. Lorsque je vais demander des explications, on me fait comprendre que j'ai encore pris la quinzaine. Une chose que je ne comprends pas, vu que dernièrement, j'avais déjà écrit pour demander à la banque de ne plus me virer cette quinzaine afin de toucher mon argent dans sa totalité. Je ne comprends plus rien », s’est lamentée une autre cliente.

Le service aux clients devient aléatoire. Il en va de même pour le renouvellement la carte bancaire qui mettrait désormais plusieurs mois avant d’être livrée.

Pour rappel, depuis sa création, la Bicig était une filiale du groupe BNP Paribas. En 202O, Atlantic Finance Group (AFG) a annoncé, dans un communiqué daté du 13 décembre dernier, avoir finalisé le rachat des filiales de la BNP Paribas au Gabon, aux Comores et au Mali à la suite de l’obtention de l’ensemble des autorisations préalables des différents régulateurs. Au Gabon, la holding financière créée par l’homme d’affaires ivoirien, Dossongui Koné, est donc désormais le propriétaire de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon. Mais depuis ce rachat, il semble que ce soit les clients qui devraient rembourser l’argent dépensé par Atlantic pour le rachat de la banque. « Escroquerie » ou « incompétence » ? La Bicig devrait mettre le client au centre de ses priorités. Car, au Gabon, depuis l’épisode de la Poste Bank, BR Sarl et bien d’autres entreprises financières, les populations deviennent très regardantes sur le placement de leurs avoirs.

Dess Bombe