Gabon: Le dialogue des sourds

Par Nicolas NDONG ESSONO / 18 mar 2024 / 0 commentaire(s)

 

Annoncé, attendu et enfin programmé, le Dialogue national inclusif censé se pencher sur les principaux maux qui minent la société gabonaise ne fait plus l’unanimité, ni dans ses missions, désormais contestées par la Coalition pour la nouvelle République (CNR), les Sages et Dignitaires et d’autres partenaires sociaux, ni dans sa représentativité dénoncée par la quasi-totalité des catégories appelées à y prendre part, et même dans son format pourtant validé longtemps d’avance par tous.

A y regarder de près, le principal péché à reprocher au gouvernement et au CTRI est de ne pas avoir mis en place un comité consensuel de préparation et d’organisation de ces assises aux innombrables promesses pour la majorité des Gabonais. A l’arrivée, on se retrouve avec une formule qui a montré ses faiblesses par le passé ; où, comme au temps du parti déchu, le pouvoir s’immisce dans le choix des participants des organisations conviées ; et d’où ont disparu certaines attentes contenues dans les contributions sollicitées auprès des acteurs consultés. Comme le référendum devant confirmer l’adhésion populaire aux actes du dialogue ou encore la commission Justice-Vérité-Réconciliation. 

D’où la levée de boucliers à laquelle on assiste et pour laquelle Brice Clotaire Oligui Nguema, tout comme pour la bourse des élèves ou la pension des retraités, est appelé à jouer les arbitres et devra bien finir par trouver une solution.

Persister dans la programmation retenue en restant sourd à toutes ces voix discordantes n’augurera rien de bon, les tentations au boycott se faisant déjà entendre. On sera alors loin des espérances soulevées par ces retrouvailles qui se voulaient ne pas laisser une partie des Gabonais au bord du chemin de fer du train Transition.

Brandy Mamboudou 

Article du 18 mars 2024 - 4:34pm
Article vu "en cours dév"

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