Gabon : SOS Prisonniers Gabon dénonce des cas de tortures et réclame la tête des «tortionnaires »

Par Brandy MAMBOUNDOU / 14 nov 2022 / 0 commentaire(s)
Un des bras des détenus après la torture.

Dans un communiqué de presse, parvenu à la rédaction de Gabonclic.info, en date du samedi 12 novembre dernier, l’Organisation non gouvernementale SOS Prisonniers Gabon, qui a décidé de se pencher exclusivement sur les conditions de vie des êtres humains, a encore dénoncé un cas de tortures à « sans famille ».

Problème de formation des agents de sécurité pénitentiaire de la prison centrale de Libreville, où il est dénié une quelconque considération de l’être humain du fait d’être un détenu ? À cette question, personne ne peut apporter une quelconque réponse pour le moment. Mais pendant ce temps, les choses ne semblent pas changer à « Sans famille ». En effet, le mercredi 10 novembre 2022, SOS Prisonniers Gabon dit avoir eu écho d’informations jugées graves à la prison centrale de Libreville. «Le mardi 8 novembre 2022, les détenus Nguindjoi Obame Thomas et Nzengue Arnaud auraient été sommés par des agents de la sécurité pénitentiaire de restituer les téléphones portables qu’ils auraient dissimulés dans leur quartier en Prévention A. Les deux détenus auraient déclaré aux agents qu’ils n’avaient pas de téléphones portables. C’est ainsi qu’ils auraient été conduits au couloir du parloir, menottés par le dos, poignets serrés, à tel point qu’ils ne ressentaient plus le sang circuler dans les veines, frappés avec des câbles électriques de couleur noire et des coups de pieds et autres tortures infligées. Ils auraient subi ce traitement pendant plusieurs heures », dénonce l’ONG.

Pire, explique t-il, « Le lendemain matin, c’est-à-dire mercredi 9 novembre 2022, aux environs de 6 heures, les mêmes agents seraient revenus à la charge. Cette fois-ci, ces agents leur auraient demandé de leur donner de l’argent, sinon ils seraient à nouveau torturés. Le détenu Nguindjoi Obame Thomas, disant n’avoir ni argent ni téléphone portable, aurait à nouveau subi des sévices d’une extrême gravité avec des dégâts corporels : blessures au cou, aux mains et aux pieds, tendons, mollets enflés. Tout son corps présente des hématomes », a souligné l’Organisation non gouvernementale.

Aujourd’hui, Thomas Obame doit se faire établir un certificat médical par un médecin légiste. SOS Prisonniers Gabon estime qu’il serait judicieux que le détenu soit conduit à l’hôpital.

Comment peut-on porter atteinte à l’intégrité physique d’un père de famille de la sorte ? Ces agents n’ont-ils pas un brin d’humanité ? Pour rappel, en octobre 2021, le prisonnier Thomas Glokpon est décédé, trois semaines après avoir été également victime de tortures dans les mêmes conditions. Il n’aurait pas été conduit à l’hôpital. Le milieu carcéral est-il devenu une jungle où le plus fort écrase le plus faible sans être inquiété ?

Fort de toutes les interrogations qui précèdent, et si force reste vraiment à la loi, « les tortionnaires qui ont déjà été clairement identifiés doivent être déférés devant le Procureur de la République pour répondre de leurs actes. Ils doivent également être radiés des effectifs de la sécurité pénitentiaire, il n’y a que de cette manière que le respect de la dignité humaine en milieu carcéral peut être restauré», réclame l’ONG de Lionel Engonga.

Vichanie Mamboundou

Article du 14 novembre 2022 - 2:27pm
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