Mali : la Maison Centrale d’arrêt de Bamako compte 3590 pensionnaires

Par Brandy MAMBOUNDOU / 27 avr 2023 / 0 commentaire(s)
Aguibou Bouaré, Président de la CNDH.

À l'occasion de la journée africaine de la détention provisoire, le président de la Commission nationale des droits de l'Homme du Mali (CNDH-MALI), Aguibou Bouaré, dans sa déclaration a déploré le nombre considérablement élevé des prisonniers en détention provisoire au niveau de la maison centrale d'arrêt de Bamako à cette date.

Dans sa déclaration, Aguibou Bouaré a d'abord déclaré que le continent africain, à l’initiative du Réseau des Institutions Nationales Africaines des Droits de l’Homme (RINADH), célèbre le 25 avril 2023, la journée africaine de la détention provisoire. « Sixième du genre, cette commémoration s’inscrit en droite ligne de la Déclaration de Yaoundé adoptée le 23 octobre 2015, lors de la dixième conférence bisannuelle du RINADH », a-t-il déclaré.

Selon le président de la commission nationale des droits de l'homme du Mali, celle-ci est à sa quatrième édition. « La première qui a eu lieu en 2019 a été marquée par une conférence débat à la faculté des droits et une visite dans les maisons d’arrêt de Kati et de Koulikoro. La deuxième édition tenue en 2021 a lieu à la maison centrale d’arrêt de Bamako ». Il a fait observer que cette journée a été marquée par une visite, un entretien avec l’administration de la maison d’arrêt et le recueil des statistiques sur la détention provisoire.

L’édition de 2022, selon le président de la CNDH-MALI, a été marquée par l’organisation d’une rencontre de sensibilisation sur la détention provisoire et une remise de kits symboliques de nourritures aux pensionnaires du Centre de détention, de rééducation et de réinsertion pour femmes de Bollé. Il a tenu à révéler que « l’édition de cette année 2023 sera marquée par le monitoring des lieux de privation de liberté dans le district de Bamako, notamment à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako et certaines unités d'enquête ».

Aguibou Bouaré a fait savoir que les instruments de protection des droits de l’Homme consacrent le droit d’être jugé dans un délai raisonnable conformément aux dispositions des articles 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et l’article 7 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. « Ces instruments prescrivent le caractère exceptionnel de la détention avant jugement, étant entendu que la liberté est le principe. Les États sont encouragés à apporter un encadrement législatif à la détention provisoire », a-t-il affirmé.

À cet effet, la CNDH, après avoir salué les efforts du gouvernement du Mali en la matière, a tout de même déploré le nombre élevé des prisonniers en détention provisoire. « A la date d’aujourd’hui, la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako compte 3 590 pensionnaires dont 2910 en détention provisoire, soit plus de 81 % des pensionnaires ».

Toutefois, selon le président de la CNDH, sa commission entend œuvrer à la réduction des chiffres de la détention provisoire au Mali. Pour ce faire, « elle s’attellera à établir un dialogue constructif et permanent avec tous les acteurs concernés par la problématique dans le but de parvenir à un changement de paradigme sur la question », a-t-il conclu.

Hamadoun Alphagalo (de notre correspondant permanent au Mali)

Article du 27 avril 2023 - 12:25am
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