Mali : mobilisation dense contre les sanctions de la CEDEAO et UEMOA

Par Nicolas NDONG ESSONO / 15 jan 2022 / 0 commentaire(s)
Une forte mobilisation des Maliens pour désapprouver les sanctions de la CEDEAO

Le peuple opprimé s'est fait entendre au boulevard de l'indépendance hier dans une ambiance teintée d’une volonté de s’autonomiser pour assumer et assurer sa liberté face aux forces extérieures. Depuis sa tombe, Mari Diata Konaté, le fondateur de l’Empire du Mali au XIIIe siècle, a dû forcément apprécier cette adhésion à l’appel des autorités de la Transition au pouvoir.

Le vendredi 14 janvier 2022, le peuple malien, comme un seul homme, était fortement mobilisé dans les endroits symboliques du pays ; notamment des communes, des cercles, des régions et la capitale pour dire NON aux sanctions prises contre le Mali par la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l'Union Économique et Monétaire des États de l'Afrique de l'Ouest (UEMOA). Une foule énorme, c'est une première dans l'histoire du Mali que les peuples unissent comme un seul homme.

Signe d'un peuple debout, les Maliens ont répondu massivement à l'appel des autorités de la Transition 

A Bamako, par exemple, ils étaient nombreux à être là devant l'esplanade du monument de l'indépendance du Mali depuis la matinée. Les fidèles musulmans ont effectué la grande prière du vendredi à cet espace. Ils sont derrière l'Imam Oumarou Diarra, ministre délégué de l'action sociale, et des réfugiés. Immédiatement après la prière, la foule est serrée comme les dents d'un adulte. Pour les manifestants, cette transition n'est pas une transition ordinaire, « c’est une transition de la refondation du Mali », disaient-ils en chœur le visage teinté à la fois d’une détermination à assumer et à assurer toutes les conséquences de cet idéal à atteindre et de l’intime que les souffrances d’aujourd’hui offriront le meilleur aux générations futures.

Pour cette occasion, le message fraternel du président de la transition Assimi Goita a été transmis par le Porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga, ministre de l’administration territoriale, porte-parole. « Nous sommes fiers et très honorés. La préoccupation d’Assimi Goïta est le retour à l’ordre constitutionnel. Le chef de l’Etat a décidé de s’assumer, tout comme l’UEMOA et la CEDEAO se sont assumés. Il n’y a pas un autre pays de la CEDEAO qui a été sanctionné plus que le Mali. C’est pourquoi, le président Assimi Goïta a validé un plan de riposte du gouvernement », a déclaré le colonel MAÏGA. Selon lui, il s’agit d’un Plan exhaustif qui « essaie de prendre en compte les priorités et les préoccupations de nos populations en termes d’approvisionnement en produits de première nécessité ».

Le monde entier voit où se trouve la légitimité populaire

Aussi s’agit-il d’un « Plan transversal qui comporte plusieurs composantes : des questions diplomatiques, géopolitiques, économiques et financières ainsi que des questions sociales », a indiqué le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. A son tour, le Premier ministre Malien Dr Choguel Kokalla Maiga déclara que « le monde entier voit où se trouve la légitimité populaire. Les pays africains sont en train de regarder le Mali. Toute l'Afrique regarde le Mali. Dans une certaine mesure le destin de l'Afrique se joue au Mali, ici. C'est pourquoi les peuples africains partout soutiennent la lutte du peuple malien ».

« Nous avons eu beaucoup d'appels, de félicitations, de soutiens des syndicats, des partis politiques, de la société civile, des citoyens tout court de tous les pays africains, y compris les pays de la CEDEAO. Je remercie ses frères africains pour le soutien. Les peuples du monde au-delà de l'Afrique sont solidaires avec le Mali », a-t-il fait comprendre et révélé. Ainsi, le Premier ministre a salué la Russie et la Chine d'avoir mis leur véto contre ces sanctions illégales et illégitimes. En poursuivant, Dr Choguel Kokalla Maiga dira qu'il y a beaucoup de pays africains qui regardent cette scène et désapprouvent en silence ces sanctions. « Nous savons les pressions, les chantages, les menaces qu'ils subissent », a-t-il affirmé. Question : faudrait-il croire à une rupture du dialogue entre la CEDEAO et le Mali ? « Nous sommes convaincus que nos frères de la CEDEAO viendront discuter avec leur frère malien. Notre pays est un peuple de dialogue. Le dialogue c'est une arme des forts ; c'est pourquoi nous ne fermerons jamais la porte », a-t-il laissé entendre.

 Les Maliens osent leur réelle libération après la décolonisation factice.

Pour le chef du gouvernement Malien de la transition : « il est important que la communauté internationale comprenne qu'il ne faut pas se tromper de peuple, il ne faut se tromper d'interlocuteur, il ne faut pas se tromper d'époque. Il y a des choses qui ne peuvent pas passer en République du Mali ».

Quant à Mme Sina Damba, ancienne ministre et Porte-parole des femmes du Mali a expliqué que le gouvernement de transition a le soutien des femmes du Mali « Vous avez le soutien des femmes du Mali. Les femmes du Mali soutiennent la transition. Les femmes soutiennent le colonel Assimi Goïta et le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga. Le peuple malien dénonce les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA ».

Les Africains retiennent leur souffle !

 

Hamadoun Alphagalo (De notre correspondant permanent au Mali)

Article du 15 janvier 2022 - 4:46pm
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